Des possibilités de travailler autrement existent, mais elles sont mal connues. En 2002-2003, alors qu’il préparait la réforme des retraites, le ministre des Affaires sociales et du Travail d’alors, François Fillon, avait un instant lorgné vers les retraites suédoises. Il avait même envoyé des missions à Stockholm. Des journalistes avaient fait le déplacement dans leur sillage. Tout le monde s’est alors émerveillé du fait qu’en Suède, on pouvait choisir le moment de sa retraite, en toute liberté et en toute connaissance de cause. On pouvait prendre tôt sa retraite avec une pension modeste ou tard avec une retraite substantielle. Malheureusement, la France n’a pas su importer la bonne idée. Toutefois, des possibilités existent. Des groupes (les laboratoires Boiron, le Crédit Agricole) et l’Éducation nationale ont, à certaines époques, permis à des salariés de décélérer avec la préretraite progressive, étalant la pente de départ jusqu’à cinq ans. De nombreuses entreprises ont mis en place une politique de collaboration post-retraite pour continuer à bénéficier des compétences de leurs experts. Ainsi Areva, Alstom et d’autres grands groupes permettent à leurs salariés de bénéficier d’un accompagnement vers une nouvelle activité professionnelle post-retraite.
Une étude publiée en juin 2012 par l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) sur l’évaluation du cumul emploi-retraite montre que cet outil a remplacé la retraite progressive et recommande que cette dernière disparaisse étant donnée sa faible utilisation. La transition entre l’activité à plein-temps et la retraite se fait ainsi en douceur lorsque c’est possible, à la plus grande satisfaction des retraités. Et d’autres formules se font jour.